Écrire, c’est d’abord savoir dessiner – l’enfance de l’art -. C’est composer avec le vide et la magie qui œuvrent avec le geste pour faire apparaître les traces d’une histoire sans le recours du dire.
Dans ce très beau livre, Philippe Bouret pratique cet art avec adresse en maîtrisant de concert une expérience plus secrète, celle de la métamorphose des flux et de l’instabilité, de l’incertitude du récit. L’artisan a du savoir.
Au fil des pages, pas moins de 80 encrages.
Des portraits réalisés de préférence non loin d’un comptoir de bistrot, en terrasse ou à l’intérieur d’un café.
Philippe Bouret qui visiblement aime les gens, croque discrètement le visage des clients de passage (jamais de face) dans l’instant de leur apparition. Il les fixe et les légende le plus souvent sur papier, à la mine de plomb, et les fait vibrer sous l’Encre de Chine ou, comme Victor Hugo, avec du café.
52 pages d’instantanés d’histoires, d’instants de vie recueillis avec beaucoup de tact et de respect. Entre les clients et le dessinateur, on sent qu’une véritable relation s’est inscrite dans un processus à la fois simple et complexe puisque Philippe Bouret est, au sens propre comme au figuré, dans toutes ses vignettes. Affinités de sens et de l’être pour ses semblables, quand la figure de l’autre est également la sienne. Et c’est précisément ce qui nous comble et nous invite à la rencontre du travail de cet artiste.
L’art en bar, un superbe poème de la présence et de l’invisible à mettre en toutes les mains !
15 € – 52 pages – 80 encrages
TARMAC Editions – ISBN 979-10-96556-77-9
Préface de Jacques CAUDA – Quatrième de couverture de Jean-Claude GOIRI